113 – Écrivain
« Nous sommes membres du même club : une confrérie de solitaires, de reclus et d’originaux, hommes et femmes qui passons le plus clair de notre temps enfermés dans de petites chambres à nous efforcer d’inscrire des mots sur le papier » écrivait Paul Auster en juin 1993. Je n’avais publié qu’un recueil de poèmes et un de nouvelles. Il ne s’adressait donc pas à moi. Même en 2021, mon existence lui demeure naturellement inconnue. Il continuait avec « C’est une façon étrange de vivre sa vie, et seul quelqu’un qui n’a pas le choix en la matière en ferait sa vocation. C’est trop ardu, trop mal payé, trop chargé de déceptions pour convenir à un autre. Les talents varient, les ambitions varient, mais tout écrivain digne de ce nom vous dira la même chose : pour écrire une œuvre de fiction, il faut avoir la liberté de dire ce qu’on a à dire. » Je ne partage pas l’intégralité de l’analyse. Comme si la rémunération influait sur le choix d’une profession ! Ah si, parfois chez les…!? Quant à « la liberté de dire », tout le monde ose-t-il en user ? N’y aurait-il pas des complices de nos grandes fortunes, dans notre confrérie ? Des sujets tabous ?
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