Le Chirac de Notre maison brûle plagié chez Krishnamurti

Un Président français réélu à 82% ne pouvait être l’homme dont une grande partie de la population espérait le passage de l’Élysée à la prison.

77 - Notre maison brûle : quand Chirac est devenu un héros en plagiant Krishnamurti

« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » est la grande citation historique prononcée le 2 septembre 2002 à Johannesburg, en Afrique du Sud, par le Jacques Chirac prétendu nouveau, ès président de la République française, en ouverture de son discours devant l’assemblée plénière du IVe Sommet de la Terre. Il y réussissait son show et changeait de statut chez les facilement manipulables.
Il y avait certes urgence, un Président réélu à 82,21% en France ne pouvait être l’homme dont une grande partie de la population espérait le passage du palais de l’Élysée à la prison. Jacques Chirac était devenu la grande cause nationale et les journalistes le serviraient au point de réussir ce coup d’état médiatique et cet incroyable renversement de l’histoire : Jacquot la fripouille mort au sommet de sa popularité !
Ses premiers mots officiels de ce jour-là ont fait le tour du monde :
« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. La nature, mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer, et nous refusons de l’admettre. L’humanité souffre. Elle souffre de mal-développement, au Nord comme au Sud, et nous sommes indifférents. La Terre et l’humanité sont en péril, et nous en sommes tous responsables. »
Formule liminaire ajoutée par Jean-Paul Deléage, physicien, géopolitologue et historien de l’écologie, appelé à donner son avis sur la parade et ayant proposé cet aphorisme. Cette indiscrétion a finalement filtré. Si au moins il avait participé à la vague chti avec un « nos baraques allent crament et ein ravisse nos godasses »
Certains l’ont prétendu inspiré de la chanson « Beds Are Burning » (1986) de Midnight Oil à cause d’un vers, « How do we sleep while our beds are burning. » Traduisible par : comment dormons-nous pendant que nos lits brûlent.

Lors de la farandole occasionnée par la disparition du funambule populaire, Jean-Paul Deléage infirma, sur France Info, ajoutant même alors ne pas connaître ce groupe. L’idée, il la prétendait encore venue spontanément, à la relecture du texte…

Et personne pour rapprocher cette envolée avec « Essayer, faire de son mieux, cela n’existe pas. On fait la chose ou on ne la fait pas. Vous voulez du temps pour prendre une résolution lorsque la maison brûle. Elle brûle à cause de la violence dans le monde, et vous dites : « Donnez-moi le temps de trouver l’idéologie la plus propre à éteindre l’incendie. » Lorsque la maison brûle, discutez-vous sur la couleur des cheveux de celui qui apporte de l’eau ? »
Krishnamurti, Se libérer du connu, 1969. Son œuvre la plus lue. Sa lecture par Jacques Chirac serait naturellement surprenante. Mais parmi les conseillers, certains ont au moins une patine de culture. Mais même sur France-Info personne pour relancer Jean-Paul Deléage en suggérant, par euphémisme, une réminiscence krishnamurtienne…

Nul n’a remarqué la proximité d’expression ? Une recherche "Chirac Krishnamurti" reste sans véritable réponse. Libération avait pourtant su le 9 septembre 2002 décoder la posture chiraquienne (par Christian Losson et Antoine Guiral, article en ligne). Sans être dupe de la déclaration de Pierre-André Wiltzer, ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie : « Ah ! Le chef de l’Etat a plusieurs longueurs d’avance sur les autres. Le développement durable est l’axe majeur de son quinquennat, sa grande affaire, son grand dessein.»
On regrette l’absence du nom dans leur paragraphe : « Un ancien ministre du gouvernement Jospin, qui a beaucoup voyagé avec lui ces cinq dernières années, résume : «Chirac est sidéré d’avoir survécu à la dissolution ratée et aux affaires. Il n’a plus d’échéances en France et veut que le monde entier l’aime. D’où sa posture anti-Churchill : il ne dit jamais rien de ferme ; tout est dans le vague, le consensuel, l’altruisme. C’est un numéro de cirque sans aucune portée [Peut-être la raison de l’enthousiasme toujours présent chez Aurélien Pradié, ce pourfendeur des comédiens et clowns]. Parler ainsi à l’étranger est encore moins dangereux que faire des promesses en France.» »

Ironie du : « voilà le «Chi» cuvée 2002, aux antipodes du Chirac 1986, aux accents reaganiens. Retour sur le docteur Jekyll et mister Chirac. »
Un paragraphe : « «Chirac a bossé comme un dingue sur sa déclaration de Johannesburg», jure un de ses conseillers. «Il a passé tout le mois d’août à potasser son sujet», ajoute l’un de ses proches. Nicolas Hulot et Denis Tillinac ont notamment été mis à contribution. Jérôme Bonnafont, son conseiller diplomatique, a rédigé une synthèse, plusieurs fois repeignée par le chef de l’Etat. À l’arrivée, un mélange d’opportunisme et de bonne pioche dans l’air du temps. »
L’histoire fut réécrite, même si la corde semblait pourtant énorme : « À Johannesburg, des diplomates européens ne se sont pas privés de dézinguer son «style VRP». Un grand connaisseur des dossiers l’assure : «Il faut savoir que la France s’est ridiculisée à Johannesburg.» Passe encore, estime-t-il, «que le gouvernement français fasse l’inverse de ce que Chirac prône hors des frontières». Ou «que Roselyne Bachelot soit la risée des autres pays européens». Mais le plus grave, «c’est que la France a torpillé le seul grand projet européen qui plaidait pour porter à 15% la part d’énergie renouvelable d’ici à 2015». Les pays en développement conditionnaient leur signature à l’engagement de mettre fin aux subventions agricoles. Paris a mis son veto. »
En janvier 2019, au Forum économique mondial, Greta Thunberg utilisa une formulation similaire « Notre maison est en feu. Je veux que vous ressentiez la peur que je ressens chaque jour. Nous n’avons plus que douze ans pour agir. Et on ne fait rien ! » Connaît-elle Chirac ou Krishamurti ? Ou est-ce également la récitation d’une note pour "la jeune militante suédoise", dépeinte dans "son propre rôle", dans 2030, dystopie ratée de Philippe Djian, où il l’imagine toujours en lutte, publiant un livre ?
En avril 2021, Xavier Bertrand, au JDD (Journal Des Démagos ?), ignorant naturellement mon travail, donc sans crainte du ridicule, lançait sa campagne présidentielle, oui il espère être le quatrième homme, avec : « La maison brûle et Macron regarde ailleurs. » Des gros sabots pour essayer de se catapulter héritier ! Qu’ils lisent Krishamurti !

Note supplémentaire : Notre maison brûle... Quand Chirac est devenu un héros en plagiant Krishnamurti Je croyais que tout le monde savait mais aucune trace sur internet ! https://www.youtube.com/watch?v=7qKKvrWvgRI #Le #Chirac #Notre #maison #brûle #plagié #chez #Krishnamurti #Aucun #journaliste #pour #s'en #apercevoir #ou #tous #couchés #?