Le terme accident, employé pour un tir létal évalué à 80 – 100 mètres par M. Frédéric Almendros, le procureur de la République.
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65 – La chasse :circonstance aggravante et non atténuante
Le 2 décembre 2020, un homme de 25 ans était assassiné, dans son jardin, à Calvignac, dans le département du Lot : Morgan Keane.
J’ai noté le terme d’accident, dans les médias, pour ce tir évalué à 80 – 100 mètres de la victime, par le procureur de la République, M. Frédéric Almendros.
Le 24 novembre (2020 donc), dans une vidéo adressée à M Le Président, au sujet des pesticides déversés à proximité de mes fenêtres, je notais « Y’a aussi des jours chasseurs où il ne faut pas sortir. »
Il me semblerait logique qu’une habitation à portée de fusil interdise toute chasse. Ce n’est pas le cas. Il me semblerait logique que tout le monde connaisse le jour de chasse mais parfois j’ai l’impression que c’est chaque jour. Depuis 25 ans dans ce département, quand j’entends les chasseurs, j’essaye de rester protégé par mes murs. Oui, c’est cela la vie dans ce département. Dans d’autres campagnes de France également, je crois.
Monsieur Jean-Claude Bonnemère, rédacteur en chef de la Vie Quercynoise titrait même « Le procureur de Cahors explique les circonstances de l’accident de chasse de Calvignac. » Un accident de chasse ! Alors que la victime coupait du bois sur sa propriété !
Ce n’est pas un "accident de chasse", la victime ne participait pas à cette battue. La victime n’était pas sur un terrain réservé aux chasseurs. L’homme de 25 ans était chez lui, il fut tiré comme un sanglier.
J’ai regardé les textes officiels, ce dont ne semblent pas se soucier nos journalistes. Sous gouv.fr Office national de la chasse et de la faune sauvage (oncfs.gouv.fr)
Rubrique "Armes de chasse et sécurité > Distance de tir à proximité des habitations".
« Il n’y a pas de distance déterminée de chasse près des habitations, mais, pour des raisons de sécurité publique, une interdiction de tir en direction des habitations, routes, chemins, lieux et aménagements publics.
Cette interdiction est prescrite localement par un arrêté préfectoral spécifique consultable en mairie et généralement cité sur l’affiche de l’ouverture et de clôture de la chasse du département.
Dans les communes où une Association communale de chasse agréée (ACCA) est créée, les terrains situés à moins de 150 mètres autour des habitations sont exclus du territoire de chasse de l’ACCA et donc de l’action de chasse de ses adhérents, sauf autorisation préalable du propriétaire du terrain en question.
Un arrêté municipal peut également réglementer les tirs et la chasse sur le territoire de la commune. »
J’ai même consulté leur Dépêche. Parmi les réactions de M. André Manié, président de la Fédération de chasse du Lot, je note : « ce drame me conforte dans la nécessité d’aller encore plus loin dans l’éducation des chasseurs à la sécurité [ce monsieur est conforté dans ses certitudes par le drame] ainsi qu’aux bonnes pratiques de la chasse ( ...) La Fédération Départementale des Chasseurs du Lot fera tout ce qui est en son pouvoir pour que de tels drames ne puissent plus se reproduire.
Aucune activité humaine ne peut se prévaloir du risque zéro, mais le monde de la chasse, plus qu’aucun autre, se doit de tendre vers cet objectif.
La Fédération Départementale des Chasseurs du Lot va poursuivre et redoubler ses efforts pour encore mieux former et sensibiliser les chasseurs à pratiquer la chasse en toute sécurité. » Je leur conseille de pratiquer en toute sécurité la lecture.
Le préfet du Lot, M. Michel Prosic, après son tweet du 28 novembre où il « condamne fermement l’attaque criminelle survenue au commissariat, et apporte son soutien aux fonctionnaires de police » [aucun mort, pas même un blessé, juste des dégâts matériels] a simplement retweeté la Sainte-Barbe 2020 des Pompiers du Lot.
Pas un mot du @Prefet46 sur les conditions de la chasse dans cette commune. Même pas un mot de condoléance. Ce monsieur Prosic me choque sur de nombreux dossiers (voir Montcuq, troublant).
Dans ce département, les chasseurs me semblent rois. Le 5 avril 2001, Gérard Miquel, alors un de nos sénateurs rendait avec un certain Henri Revol, un rapport au Sénat : « Les effets des métaux lourds sur l’environnement et la santé. » Avec « Les déchets dispersés : l’exemple des plombs de chasse » où l’on note : « Les chasseurs tirent chaque année de l’ordre de 250 millions de cartouches, tous tirs confondus, soit les trois-quarts pour la chasse et le quart pour le ball-trap.
On compte 300 billes de plomb par cartouche, pour un poids d’environ 30 grammes, soit 6.000 tonnes de plomb pour les seuls tirs de chasse.
En milieu naturel, une balle de plomb met de 30 à 200 ans pour être désagrégée et dissoute.
En dépit de la masse -6.000 tonnes par an !- la dispersion des tirs en milieu naturel est telle que la chasse ne pose pas de problème, ni sur l’environnement, ni sur la santé de la faune et de l’homme.
A l’exception d’un cas : la chasse au gibier d’eau (canards colvert, sarcelles), pratiquée en France par 200 000 à 300.000 chasseurs. »
Tout va très bien pour les chasseurs, les plombs n’auraient aucune conséquence, jamais ne se propagent dans les nappes phréatiques. Certes, parfois un homme paisible meurt d’une balle perdue. Les médias en causent un peu.
Mais vous savez, les chasseurs et leur famille représentent un poids électoral qu’aucun parti ne souhaite s’aliéner.
La peine maximale encourue par ce chasseur serait de trois ans de prison ! Et en cas de « violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement », elle passerait à cinq ans de prison ! Quel mépris de la victime.
Il fut un temps, en France, où les assassins du samedi soir, ivres au volant de leur voiture, ne passaient même pas au tribunal. C’était pas de chance pour ceux d’en face.
Au-delà d’une réglementation à revoir, d’une limitation au strict nécessaire de la chasse, porter un fusil doit devenir une circonstance aggravante.
Qu’on arrête d’argumenter sur la nécessité de supprimer une partie du gibier. Oui, sangliers et chevreuils peuvent engendrer de nombreux dégâts. Mais combien de millions de perdrix et de faisans sont chaque année lâchés dans la nature pour être flingués ? Pratique à interdire même si des éleveurs râleront sûrement !
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il est urgent de limiter au strict minimum la chasse
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Note supplémentaire :
Les chasseurs et les politiques : il est urgent de limiter au strict minimum la chasse, maximum un jour par semaine.
Et d'interdire les lâchers de gibiers...
https://www.youtube.com/watch?v=iCKR0OPWd7k
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Article du 24 janvier 2022 à 09 : 07.
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