Je gagnais les bois pour vivre suivant mes réflexions, affronter uniquement les actes essentiels de la vie...
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35 – Quelque chose en nous de Thoreau
Henry David Thoreau n’a même jamais rêvé d’un monde où l’on pourrait aussi bien vivre en se consacrant à la vie.
« En général, les hommes, même en ce pays relativement libre, sont tout simplement, par suite d’ignorance et d’erreurs, si bien pris par les soucis factices et les travaux inutilement rudes de la vie, qu’ils ne savent cueillir ses plus beaux fruits… L’homme laborieux n’a le temps d’être rien autre qu’une machine… [On retrouvera, au début du vingtième siècle, chez Gurdjieff, cette notion de réification] La pauvreté volontaire… Il y a de nos jours des professeurs de philosophie non pas de philosophes [S’il entendait notre Ferry Luc !] Être philosophe ne consiste pas simplement à avoir de subtiles pensées, ni même à fonder une école, mais à chérir assez la sagesse pour mener une vie conforme à ses préceptes, une vie de simplicité, d’indépendance, de magnanimité, et de confiance… J’appris de mes deux années d’expérience qu’il en coûterait incroyablement peu de peine de se procurer la nourriture nécessaire, même sous cette latitude… Je m’aperçus qu’en travaillant six semaines environ par an, je pouvais faire face à toutes les dépenses de la vie… mon plus grand talent a été de me contenter de peu… » Oh comme il aurait adoré le RSA même si les matons et logiciels administratifs l’auraient sûrement harcelé.
Citations de Walden, une lecture indispensable, la narration de sa vie dans les bois, au bord de l’étang ainsi nommé, à Concord, Massachusetts. « Je gagnais les bois pour vivre suivant mes réflexions, affronter uniquement les actes essentiels de la vie, voir si je parvenais à apprendre ses enseignements, et m’éviter de découvrir juste avant de mourir que je n’avais pas vécu… » Ce ne fut certes que deux années, condensées en une pour le récit. « Je quittais les bois pour un aussi bon motif que j’y étais allé. Peut-être me sembla-t-il que j’avais plusieurs vies à vivre et ne pouvais plus donner de temps à celle-là… »
Il s’y était installé à 28 ans, sur une terre prêtée par Emerson, un ami écrivain, après des études à Harvard puis un rapide licenciement pour refus d’appliquer les châtiments corporels ès maître d’école. Le livre sera publié en 1854, confidentiellement. Lui également sa respiration s’est arrêtée à 44 ans, le 6 mai 1862.
Un manifeste prosélyte ? « Je ne voudrais absolument pas voir quiconque adopter MA façon de vivre… mais ce que je voudrais, c’est que chacun soit attentif à découvrir et suivre SA propre voie, et non pas celle de son père, sa mère ou son voisin… » Encore quelques mots : « Notre vie se gaspille en détails… Donnez-moi la pauvreté qui jouit de la véritable opulence… Qui sait le genre de vie qui résulterait pour nous du fait d’avoir atteint à la pureté ? Si je savais un homme assez sage pour m’enseigner la pureté, j’irais sur l’heure à sa recherche… [La question du guide, du maître, du gourou, de l’exemple, est effectivement essentielle. Les livres ne peuvent pas tout !] La richesse superflue ne peut acheter que des superfluités… »
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Henry David Thoreau Walden narration de sa vie dans les bois, son Journal
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Note supplémentaire :
"Quelque chose en nous de Thoreau, Henry David"
Avez-vous lu Walden ? Le Journal de Thoreau ?...
Henry David Thoreau n’a même jamais rêvé d’un monde où l’on pourrait aussi bien vivre en se consacrant à la vie...
narration de sa vie dans les bois, au bord de l’étang ainsi nommé, à Concord, Massachusetts...
https://www.youtube.com/watch?v=oHuixhtShlg
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