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Extrait du roman de la révolution numérique. Kader disparu.
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XXXVIII Kader disparu
Mardi 3 avril, 18 heures, au téléphone. Soit environ une heure après une ultime tendresse « donne... je veux te garder dans ma bouche durant tout le trajet... je ne suis pas certaine que l’on se verra demain... je pense fuir dans la grotte cette nuit... »
- Kader a disparu !
- C’est fantastique !
- Pas forcément ! Je ne sais pas ce qui se passe. La voiture est là. La bétonnière tournait encore, je l’ai débranchée. Et je l’appelle depuis une heure.
- Tu crois qu’il cuve ses bières dans un coin ?
- Il n’a même pas fini son pack !
- 24 ?
- 6.
La voix de Nadège marquait une inquiétude que je ne lui connaissais pas.
- Tu crois que le mieux serait que je passe ?
- Je n’osais pas te le demander. Stéphane, j’ai peur.
- J’arrive.
- Déjà !
Elle pensait peut-être que j’allais venir à pied alors que la nuit tombait !
- Alors ?
- Toujours rien !
J’ai avancé d’un pas, elle s’est naturellement légèrement reculée, j’ai refermé la porte, tourné la clef. Et je me suis serré contre elle. Elle a souri. Elle ne semblait pas vraiment inquiète, plutôt apeurée. C’est maintenant que j’opère cette distinction, c’est toujours plus facile, quand on sait...
- Oh !
J’avais soulevé sa jambe gauche, l’écartant ainsi légèrement... et pénétrée. L’avantage d’un simple survêtement !
- Oh ! Tu m’as prise par surprise ! Je ne t’ai pas vu venir.
Elle ne semblait vraiment pas inquiète : son vagin me prenait comme il en avait désormais l’habitude.
- Et s’il revient ?
- Il me réveillera endormi dans le canapé ! Tu ne crois pas que c’est une opportunité inespérée ?
- C’est compliqué... (et elle me susurra) cet amour, cet amour que je ressens pour toi est le plus fort, le plus beau, le plus tendre… je donnerais tout pour vivre avec toi… j’aurais dû partir, m’enfuir, faire croire en un suicide… comme c’est compliqué…
- Oui, c’est compliqué... (et je lui susurrais) je t’aime Nadège…
Nous n’avons pas dormi de la nuit. Ça ne m’est jamais arrivé avec Amina. Peut-être a-t-elle connu ça, avec son Carlo, même si elle a prétendu le contraire. L’adultère est un stimulant ? Plusieurs fois Nadège s’est levée, elle me croyait assoupi mais je lui susurrais « tu as entendu un bruit ? » Elle revenait se serrer contre moi « j’ai cru... mais non... » Quand le jour s’est levé... sur une étrange idée, chantait Jean-Louis Aubert au temps de Téléphone, si mes souvenirs sont exacts... Une étrange idée... enfin logique... "ce serait plus facile si on ne le revoyait jamais." Mais il a bien fallu le chercher. Introuvable.
Le roman de la révolution numérique de Stéphane Ternoise
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roman 2013...
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