Du ministère dit de la Culture à la réalité

André Malraux, Alain Peyrefitte, Jack Lang et les autres
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Du président Charles de Gaulle, la France aime rappeler sa création du ministère de la Culture avec André Malraux...


140 - Notre ministère de la Culture et la réalité

Du président Charles de Gaulle, la France aime rappeler sa création du ministère de la Culture. André Malraux fut ainsi "le Premier Ministre de la Culture", pas tout à fait, avec le titre certes de Ministre d’État mais « chargé des Affaires culturelles », c’était en 1959.
En 1975 Georges Pompidou inaugura un nouvel intitulé pour Alain Peyrefitte "Ministre des Affaires culturelles et de l’Environnement". Oui le ministre de la censure fut également celui d’une certaine idée de leur kulture. Culture et environnement, c’était finalement un peu la même chose à cette époque, des braillards inutiles opposés à la marche du progrès, à tenir en laisse.

Valéry Giscard d’Estaing, pour un oublié de l’histoire, Jean-Philippe Lecat, décréta l’intitulé voué à une longue série "Ministre de la Culture et de la Communication". [Si VGE avait eu de l’humour, il aurait ajouté du jardinage, car Jean-Philippe binait souvent ; c’était la parenthèse de l’humour lotois avant mon arrivée… et encore !] Jacques Chirac Premier ministre de François Mitterrand l’avait repris en 1986 pour François Léotard. Il serait réactualisé en 1997 par Lionel Jospin, Premier Ministre de Jacques Chirac, pour Catherine Trautmann puis Catherine Tasca. Et continué sous les présidences de Nicolas Sarkozy et François Hollande. La culture, c’est bien de la communication, monsieur Pradié ? Comme tout !
Michel Rocard, Premier Ministre en 1988, pour le retour de Jack Lang rue de Valois avait complété avec "des Grands travaux et du Bicentenaire". [des grands travelos avec l’accent occitan ; bis] Pourquoi pas ! En 1992 Pierre Bérégovoy lui offrait une autre rallonge : "Ministre d’État, ministre de l’Éducation nationale et de la Culture". Si les mots conservaient un sens, effectivement Éducation nationale et Culture devraient être associés. Edouard Balladur, en 1993, deuxième cohabitation, osait un audacieux "Ministre de la Culture et de la Francophonie", attribué à Jacques Toubon.

Emmanuel Macron a donc redonné au locataire de la « rue de Valois » le titre « ministre de la culture. » Francoise Nyssen y a représenté les éditeurs classiques, un auteur Acte Sud recevait alors immédiatement le Prix Goncourt, ce milieu confirmant sa propension à la soumission envers tout dominant. Franck Riester a laissé comme seul souvenir celui d’avoir été le premier positif au covid du gouvernement. Et Roselyne Bachelot, sortie dans sa jeunesse de la cuisine Chiraquienne, l’a copié avec même une mémorable accolade à Michel Sardou, sûrement grand symbole d’un quinquennat commencé au-dessus des partis et achevé par la volonté de se proclamer sauveur des intérêts de la droite. Ministre des distractions, de la communication et des manipulations, personne n’a résumé ainsi dans la presse d’accompagnement des installés.

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Article du 09 janvier 2022 à 09 : 19.