129 - Continuons la pollution – eau potable locale
« Le conseil décide de continuer à entretenir le réseau mais de mettre en attente la poursuite de la démarche "Périmètre de protection".
Après divers contacts avec les différents services concernés le maire a acquis la conviction que cette démarche très lourde administrativement n’était pas adaptée à de petits réseaux communaux comme les nôtres.
L’objectif sera de continuer à servir une eau de qualité, aux meilleures conditions, tant que cela sera possible. »
C’était le 7 juin 2002, dans le compte-rendu du Conseil Municipal d’une commune disparue en 2016, fusionnée pour former Montcuq-en-Quercy-Blanc. J’avais traduit : nous avons décidé de continuer à polluer car le maire, vivant du commerce des céréales des agriculteurs, ne va quand même pas leur interdire de répandre des pesticides au pied de la source.
Par décret du Président de la République, du 13 juillet 2006, ce monsieur accéda au grade de chevalier de la Légion d’honneur. Peut-être effet médaille, dans le compte-rendu du conseil municipal du 8 novembre 2006 : « Monsieur le Maire rappelle au conseil municipal que la qualité de l’eau constitue un enjeu majeur de santé des populations, et que la mise en place de périmètres de protection autour des points de prélèvements destinés à la consommation humaine constitue un outil réglementaire efficace de prévention des risques pour la santé publique. »
Michel Castagné, ami de Daniel Maury, rappelait sûrement l’avoir déclaré en 2002 ! Je fus naturellement le seul à effectuer le rapprochement. Au village, sans prétention, j’ai mauvaise réputation, j’avais fredonné.
En 2008, ce maire s’est discrètement éclipsé, il a même cessé son commerce tout en semblant conserver un pied-à-terre rural. Son successeur, sûrement dans une attitude, "voici la situation trouvée", avait communiqué des chiffres, les premiers, les derniers. Pour les nitrates, nous flirtions avec "la norme", 50 mg/l, généreuse avec les pollueurs : moyenne de 49,18 mg/l avec un maximum à 58,40 mg/l. Naturellement, la Saur a récupéré le réseau.
En 1998, le conseil municipal, celui du maire futur médaillé, notait : « Services des eaux. A ce jour les résultats des analyses sont satisfaisants. » Quand les notables sont satisfaits, l’eau peut couler sous les ponts ?
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